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dimanche 13 janvier 2013

Le travail des femmes à Siruguppa

 Un des objectifs de l’orphelinat est d’offrir aux filles une bonne éducation, et la possibilité de choisir un emploi par la suite, qui leur assure autonomie financière et épanouissement personnel. On pense souvent que les Indiennes sont le plus souvent des  femmes au foyer, et qu’elles n’ont pas de profession rémunérée. Il est vrai que le taux d’activité des femmes à la fin des années 1990 était de 14,7% en milieu urbain, et 30,2% en milieu rural (chiffres de la National Sample Survey 1999-2000). Toutefois, le taux d’activité des femmes est sans doute bien plus élevé, en effet, elles sont particulièrement nombreuses dans le secteur informel, par ailleurs, beaucoup d’activités exercées par les femmes ne sont pas considérées comme du « travail » pour diverses raisons.  
 
Nous avons donc pensé qu’il serait intéressant de vous donner quelques informations sur les métiers exercés par les femmes à Siruguppa. Nous n’avons pas pour ambition d’être exhaustif, mais néanmoins nous souhaiterions vous dresser un panorama d’ensemble. Les femmes les plus pauvres exercent majoritairement les métiers suivants : travailleuses aux champs (de riz et de coton principalement), sur les chantiers de construction de maison, dans les usines de transformation du riz, domestique dans des familles aisées, vendeuse au sein de petits commerces individuels (vente d’œufs à domicile, vente de saris en porte à porte au sein du quartier "intouchable", etc.). En général, ces femmes ne savent pas lire et écrire (ou juste écrire leur prénom) et beaucoup sont des « dalits » (c’est-à-dire des « intouchables »), mais ce n’est pas le cas de toutes. 
Femmes travaillant dans les rizières
Sans entrer dans le débat relatif à la qualification du travail sexuel, un certain nombre de femmes sont des travailleuses du sexe à Siruguppa. En premier lieu, il y a les devadasis, dont c’est l’activité « traditionnelle », mais qui travaillent également souvent comme ouvrières (agricoles ou sur les chantiers). Par ailleurs, d’autres femmes que celles appartenant aux familles devadasis travaillent comme prostituées aujourd’hui, souvent des femmes dont les familles ont connu de grandes difficultés financières.
 
Des lavandières
Les emplois que nous avons mentionnés jusqu'ici sont souvent considérés comme dégradants, et seules les plus démunies acceptent de le faire. En revanche, beaucoup de métiers sont considérés comme « respectables », et occupés par des femmes venant de familles qui sans être riches, ont un niveau de vie "suffisant" (il serait abusif de parler ici de "classes moyennes"). Il s'agit des emplois dans la couture, au sein des commerces (sur le marché, à la pharmacie, etc.), comme infirmière, esthéticienne ou coiffeuse, en tant que personnel administratif au sein des banques, employé administratif de la mairie, institutrice, ou encore travailleur social. Ces emplois sont formels ou informels, mais ils ont en commun d’assurer un niveau de revenu convenable. Par ailleurs, la profession d’infirmière est aujourd’hui très prisée en Inde, notamment parce qu’elle offre des opportunités d’émigration. Les emplois dans le secteur public sont également valorisés. Parmi ces activités, toutes ne sont pas exercées à temps plein, certaines étant des activités d’appoints, comme la couture. Par ailleurs, il y a des femmes qui ont quelques buffles dont elles revendent le lait, comme activité complémentaire génératrice de revenu.